
Voici ce qu’on peut voir sur un grand nombre de maisons au Brésil. Il s’agit d’un système ingénieux de chauffe-eau solaire à bas coût. Il faut savoir que pour la douche, la plupart des familles à revenus faibles ou moyens, au Brésil, utilisent un chauffe-eau électrique composé d’un système directement couplé dans la pomme de douche. Le pommeau de douche comporte un interrupteur été/hiver. Chaque maison possède son château d’eau, sur le toit, nécessaire pour maintenir une pression suffisante pour la distribution d’eau dans toute la maison. En été, l’eau est simplement chauffée par le soleil (on se douche en fait à l’eau tiède, pour ne pas dire froide), en hiver, l’eau chauffe en passant dans la résistance électrique du pommeau de douche, mais cela augmente vite la facture d’électricité.
Le CESBM (chauffe eau solaire bon marché) a donc été inventé, par l’ONG Sociedade do Sol. Sa technologie est adaptée aux climats tropicaux. Les capteurs sont en plastique, sans isolation et sans vitre, pour éviter d’atteindre une température trop élevée, la tuyauterie est en pvc, chacun peut le bricoler et l’installer facilement, pour un coût total d’environ 75€, comprenant tout le matériel et le réservoir d’eau.
Depuis 2008, le gouvernement subventionne l’installation de ces douches « flex », fonctionnant à l’électricité et à l’énergie solaire. 2,6 millions de foyers devraient être équipés d’ici 2014, permettant d’économiser 40% de la consommation électrique mensuelle, soit 1’200 GWh/an, ou l’équivalent de ce que qu’utilise annuellement une ville de 5 millions d’habitants. Cela permettra aussi de réduire de 220’000 tonnes la quantité de CO2 rejetée chaque année dans l’atmosphère, ce qui correspond aux émissions de gaz d’échappement de l’ensemble du parc automobile de Brasilia.
Suite/Commentaire13 mars 2012 : Petitinga
Cette jolie plage sauvage et déserte se situe à Petitinga, le village le plus proche au sud de Zumbi Praia. Les courageux pourraient y aller à pied, le chemin le plus court étant la ligne droite, c’est-à-dire par la plage (longue de plusieurs kilomètres). Les vacanciers pas courageux, comme nous, y vont en voiture.
Là on s’attable à un petit resto de plage. Il faut patienter un bon moment (genre 1/2 d’heure) entre la commande et le service, car tout est fait maison et au fur et à mesure, mais je préfère nettement mieux attendre en sirotant une caïpirinha, plutôt que de manger des surgelés ou du sous-vide. Autre avantage de la cuisine « sur mesure », ne pas hésiter à faire modifier l’assaisonnement. « Poco sal » peut-être une expression utile à sortir en société, si on ne veut pas d’une cuisine vraiment trop chargée en sel.
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Voilà une recette indispensable pour tout voyageur au Brésil, puisqu’on peut considérer qu’il s’agit de la boisson Nationale !
La Caïpirinha se réalise à partir de Cachaça (ou aguardente), l’alcool de Canne à sucre. En France la Cachaça est assez chère, mais au Brésil on trouve des bouteilles de marque « Pitu » ou « 51 » (rien à voir avec le pastis !), pour environ 5 R$ le litre (c’est-à-dire, à peu près 2€).
Ne pas confondre la Cachaça avec le Rhum. La première est distillée à 40° et directement embouteillée. Le second est distillé à 65-75° puis ramené aux degrés souhaités par adjonction d’eau.
Ne pas confondre non plus la Cachaça avec le bio-Ethanol servi dans toutes les stations services brésiliennes. Le second est pour les véhicules, le premier, pour les conducteurs.
Pour une personne, il faut :
6 cl de cachaça, 1 citron vert, 1 cuillère à soupe de sucre, des glaçons (ou de la glace pilée)
Cocktail à réaliser directement dans le verre.
Laver le citron vert et en couper les deux extrémités. Couper le citron en 8 ou 9 morceaux puis retirer la partie blanche centrale (responsable de l’amertume). Placez les morceaux de citron dans le verre et verser le sucre. Ecraser fermement le tout dans le verre, jusqu’à l’extraction la plus complète possible du jus. C’est l’effet abrasif du sucre sur le citron qui va permettre d’en libérer tous les arômes.
Recouvrir enfin le mélange citron-sucre d’une bonne couche de glace pilée, concassée ou de glaçons simples, puis faire le niveau à la cachaça jusqu’à un doigt du bord (ou jusqu’au bord, selon les goûts).
Il ne faut pas rajouter de sucre après l’adjonction de la glace car le nouveau sucre ne se dissout plus. Mélanger et servir avec deux petites pailles (au cas où l’une soit bouchée par la glace ou la pulpe du citron).
C’est une recette « officielle » mais dites vous bien qu’il y a autant de caïpirinha différentes que de barmen pour la préparer.
Saude !
Suite/CommentairePortés par la croissance économique et la réduction des inégalités, les domestiques quittent leurs employeurs par milliers. Exemple frappant de la transformation d’un pays émergent.
Des dizaines d’années durant, Eliane Menezes a été domestique: « J’étais la bonne à tout faire, explique cette femme, aujourd’hui présidente d’un syndicat d’employées de maison. Ma journée commençait à 6 heures, avec la préparation du petit déjeuner. Et, lorsque je croyais avoir terminé mon travail, ma patronne me demandait encore de lui préparer une petite infusion avant de s’endormir ».
Epoque révolue. Au Brésil, longtemps décrit comme l’un des pays les plus inégalitaires au monde, les domesticas ne se laissent plus marcher sur les pieds: grâce à une croissance économique soutenue et à la réduction du fossé entre les plus riches et les plus pauvres (voir le graphique plus bas), le rapport de forces entre patrons et employés s’est inversé en leur faveur. Avec près de 2 millions d’emplois créés en 2011 et un taux de chômage inférieur à 5 %, de nouvelles possibilités s’offrent à ces travailleurs non qualifiés: téléphoniste dans un centre d’appels, vendeuse dans un centre commercial, serveuse de restaurant, agent d’entretien… Autant de jobs qui, sans être forcément mieux payés, sont jugés plus valorisants.
Certes, parmi les 195 millions de Brésiliens, il y a encore plus de 7 millions de domestiques en activité – des femmes, en grande majorité. Mais la relève n’est plus assurée. Car leurs enfants ont d’autres ambitions. « Ma mère m’a fortement déconseillé de suivre sa voie ! » lance, dans un rire sans joie, Juliana Gomes Silva, 23 ans; vendeuse dans un magasin de chaussures, elle entame des études pour devenir infirmière.
« L’âge moyen des employés de maison ne cesse d’augmenter, souligne l’économiste Heron do Carmo, professeur à l’université de São Paulo, où il étudie à la loupe cette mutation sociale. A terme, le métier de domestique tel qu’il a toujours existé dans ce pays, avec des »bonnes » intégrées à la famille et logées sur place, est appelé à disparaître. D’autres métiers non qualifiés sont condamnés, eux aussi, à brève échéance: pompiste, groom d’ascenseur, gardien d’immeuble… D’ici à quelques années, tous seront payés à l’heure, comme en Europe. » Dans la sixième puissance économique mondiale, une révolution douce est en marche. Elle illustre de la manière la plus concrète une mutation des rapports sociaux et l’évolution des mentalités en cours au sein des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), ces pays émergents purs produits de la mondialisation.
La main-d’oeuvre du Nordeste se tarit.
Voilà des siècles que la région du Nordeste, économiquement en retard, et sa ville principale, Salvador de Bahia, fournissaient une main-d’oeuvre peu chère, noire ou métisse, aux métropoles du Sud. A présent, le Nordeste attire tant d’investisseurs que ses habitants n’ont aucune raison de parcourir 2 000 kilomètres dans l’espoir de trouver un avenir meilleur à Rio de Janeiro ou São Paulo. « Pour la première fois de notre histoire, l’on assiste à un retournement de la loi de l’offre et de la demande en faveur des employées de maison », souligne Heron do Carmo. Les chiffres sont sans appel: « Actuellement, chaque domestique à la recherche d’un emploi peut choisir, en moyenne, entre cinq propositions différentes », explique Isabella Velletri, fondatrice de Home Staff, une agence d’emplois domestiques destinée à la clientèle haut de gamme de São Paulo.
De plus en plus courtisées, les bonnes et autres employés de maison ont vu leurs salaires progresser plus vite que ceux de toute autre catégorie socioprofessionnelle: en l’espace d’une décennie, ils ont gagné 40 % de pouvoir d’achat réel. Avec des salaires compris entre 1 000 et 2 000 reals (de 400 à 800 euros), certains d’entre eux font désormais partie de la « classe C » – la classe moyenne, selon la nomenclature du pays, à laquelle appartiennent 55 % des Brésiliens. Ils ne sont pas les seuls: il y a dix ans, moins de 40 % de la population relevait de cette catégorie.
En position de force, les domesticas imposent leurs conditions de travail. Plus question d’accepter n’importe quel salaire ni des attitudes condescendantes, et encore moins le travail au noir, sévèrement sanctionné par le fisc. « Avec 1 500 reals par mois, je suis mieux payée que beaucoup de réceptionnistes, secrétaires ou vendeuses, se félicite Maria Santos, 54 ans. Et si mon patron me congédie, je retrouverai un nouvel emploi dès demain matin ! » A l’instar des trois quarts de ses collègues, Maria refuse désormais d’habiter chez ses patrons, comme c’était autrefois la règle, souvent dans une chambre attenante à la cuisine, étroite, sombre et mal aérée.
L’émancipation des employés de maison marque la fin d’une époque. Car l’histoire de l’emploi domestique, au Brésil, est intimement liée à celle de l’esclavage. Pendant près de quatre siècles, la servitude a profondément imprégné l’organisation sociale, le style de vie, les mentalités. Très souvent, les rapports entre maîtres et esclaves n’étaient pas seulement fondés sur le travail: à l’intérieur du foyer, ces deux catégories partageaient des moments de détente. De nos jours, les rapports sociaux entre patrons et domestiques restent fondés sur un mélange très paternaliste de domination et d’affection. Il n’est pas rare, par exemple, qu’un employeur soit le parrain des enfants de ses employés de maison. Après l’abolition tardive de l’esclavage, en 1888, les affranchis, sans emploi ni ressources, ont migré vers les villes, où de nombreux bourgeois, ravis de l’aubaine, leur ont proposé un toit en échange d’un travail domestique non rémunéré. Cette situation a perduré, au point que, dans les années 1960, la plupart des employés de maison ne percevaient toujours aucun salaire. Voilà pourquoi, il y a vingt ans, les émoluments d’une « bonne » restaient inférieurs à 100 euros par mois. A ce tarif, même les familles issues de la classe moyenne la moins favorisée pouvaient s’offrir les services à plein temps d’une domestique – ou de deux !
Une bonne, héroïne d’une telenovela glamour.
Rien de tel aujourd’hui : nounous et femmes de ménage sont devenues inabordables pour de nombreux Brésiliens, dans un pays où les crèches et les garderies n’ont jamais existé. « A l’approche des élections municipales d’octobre prochain, la prise en charge de la petite enfance s’imposera à coup sûr comme un sujet brûlant dans le débat public », prédit Roberto Brant, ancien ministre des Affaires sociales (2001-2002).
Longtemps habitués à ne pas lever le petit doigt à la maison, les Brésiliens de la classe moyenne se voient obligés d’adopter un nouveau mode de vie. « Nos patrons et leurs enfants devront apprendre à cuisiner, à mettre la table et à la débarrasser, à laver le linge, à le repasser et à le plier, à faire la vaisselle et leurs lits, à changer les draps, à passer l’aspirateur, la serpillière et le balai, à nettoyer les WC, à changer les couches des bébés, à jouer avec leurs enfants au parc, à promener leurs chiens, et cetera, et cetera », énumère Elisangela Elis, 51 ans, aide à domicile d’une personne âgée. Dans ce contexte, au moins deux « nouveaux produits » ont de beaux jours devant eux: les plats cuisinés surgelés et les lave-vaisselle… Le changement touche aussi le marché immobilier. Désormais, les appartements neufs n’incorporent plus de chambre de service, car les couples de la jeune génération, influencés par le mode de vie européen, n’ont ni les moyens ni l’envie de cohabiter avec des domestiques. Ce n’est pas le cas de tout le monde: « La première chose que veulent les expatriés en s’installant au Brésil, ironise Isabella Velletri, de l’agence Home Staff, c’est avoir une domestique à leur service ! »
Signe des temps, en avril dernier, la chaîne Rede Globo a lancé Cheias de charme (Pleines de charme), une telenovela glamour dont l’héroïne est une domestique. Pendant onze mois, les téléspectateurs d’Amazonie, comme ceux de Rio ou de Porto Alegre, vont suivre la destinée d’une bonne au service d’une famille de grands bourgeois, interprétée par la star noire du petit écran, Tais Araujo. « Pour la première fois dans une telenovela, explique l’actrice dans Revista Gol, une employée de maison fait davantage que de la figuration: elle sert le repas à table, puis la caméra la suit dans la cuisine, où elle retrouve deux autres domestiques. L’objectif n’est pas de parler »pour » ces personnes, mais de parler »de » ces personnes. Et d’écouter ce qu’elles ont à dire. » D’autant que la série montre le quotidien de plusieurs bonnes, qui vivent loin de leur travail, galèrent dans les transports en commun, ont des enfants à charge mais pas de mari. Et conservent, malgré tout, bon moral.
Qui aurait prédit que les domesticas tiendraient un jour le premier rôle ?
Source : lexpress.fr
Suite/Commentaire11 mars 2012 : Jour de courses, à Natal, dans l’un des innombrables « Shopping Center ». On retrouve beaucoup de mots anglais dans la langue Portugaise du Brésil, cependant, attention à la prononciation, qui n’a rien à voir. Ainsi, « Shopping Center » se prononce à peu près comme ça : « Ccchhoupii centou »
Détail original, dans les hypermarchés, tout le monde fait la queue au même endroit, le long des caisses. Quand on est le premier de la file, on va à la première caisse qui se libère. Voilà un truc bien pratique.
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