Une compagnie d’agrocarburants, filiale du géant pétrolier anglo-néerlandais Royal Dutch Shell au Brésil, a renoncé à acquérir de la canne à sucre cultivée sur une terre confisquée à des Indiens Guarani, annoncé mercredi Survival International.
Créée en 2010 par Shell et le géant brésilien Cosan pour produire des agrocarburants à base de canne à sucre, la compagnie Raizen a récemment signé un accord avec la Funai, le département des affaires indigènes du gouvernement, dans lequel elle s’engage à ne plus acquérir, à partir du 25 novembre 2012, de canne à sucre en provenance du territoire guarani de l’Etat du Mato Grosso do Sul (centre-ouest), précise Survival.
Cet accord a été publié dans le Journal Officiel, a confirmé à l’AFP le service de presse de Raizen.
La communauté de Valdelice Veron, dans le Mato Grosso do sul, est directement affectée. Raizen, qui a reconnu les problèmes auxquels les Guarani sont confrontés et a promis de réaliser un programme d’investissement social axé sur la population indigène, a déclaré à Survival : Nous voulons faire de notre retrait un bon exemple à suivre pour les autres compagnies. Nous nous engageons à respecter tout territoire indigène reconnu par le ministère de la Justice.
Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré mercredi que la décision de Raizen était une excellente nouvelle pour les Guarani qui ont été dépossédés de leurs terres et laissés à l’agonie au bord des routes pour faire place à la production de canne à sucre.
Selon lui, les autres compagnies doivent suivre l’exemple de Raizen et cesser de financer la confiscation des territoires indigènes. Il est temps que le monde prenne conscience que les agrocarburants brésiliens sont tachés du sang des Indiens.
Les Guarani ont accueilli la nouvelle avec satisfaction car ils racontent que leurs rivières ont été polluées par les pesticides utilisés dans les plantations de canne à sucre.
Nous allons à nouveau pouvoir boire l’eau de notre territoire. Nous allons enfin pouvoir revivre, ont-ils dit, selon Survival.
Après avoir été expulsés de leurs terres, nombre d’entre eux vivent dans des conditions désastreuses dans des réserves surpeuplées ou de misérables campements au bord des routes.
(©AFP / 13 juin 2012 17h24)
Suite/Commentaire
Derniers commentaires